Tour de France 2025 : que vérifie exactement l’UCI sur les vélos ?
À l’issue de chaque étape du Tour de France, l’Union Cycliste Internationale (UCI) procède à une inspection minutieuse d’au moins dix vélos, incluant systématiquement celui du porteur du Maillot Jaune. Ces contrôles s’effectuent à l’aide d’un scanner portatif à rayons X, capable de détecter toute anomalie technique ou mécanique.

Les vélos passés au scanner par l’UCI après chaque étape.
Chaque jour à l’arrivée d’une étape du Tour de France, un discret rituel s’installe à proximité de la zone technique. Dès que les coureurs franchissent la ligne, des commissaires de l’UCI interviennent pour sélectionner certains vélos — notamment ceux des favoris — qu’ils transportent sous une tente noire dédiée au contrôle technique.
Là, les vélos sont d’abord pesés, puis soumis à une inspection poussée à l’aide d’un scanner à rayons X portatif, d’une valeur de plus de 50 000 euros. Cet appareil sophistiqué, similaire à ceux utilisés dans le domaine médical, permet de générer des images détaillées en temps réel. Il est capable de détecter des différences de densité ou de chaleur pouvant trahir la présence suspecte d’un moteur ou d’une batterie dissimulée.
Chaque élément du vélo est inspecté minutieusement : cadre, roues, pédalier, tige de selle… Les données collectées sont à la fois visualisées sur un écran et enregistrées pour une analyse plus approfondie si nécessaire. L’ensemble du processus dure quelques minutes, mais en cas de soupçon, un démontage complet du vélo peut être décidé.
Par ailleurs, avant certaines étapes, des contrôles préventifs à base de détection magnétique sont menés dans les bus des équipes. Pendant la course, des agents veillent aussi à tout changement inhabituel de vélo pouvant éveiller les soupçons.
Des contrôles toujours plus poussés pour garantir l’intégrité du Tour.
Si aucun cas de fraude n’a été détecté jusqu’à présent sur le Tour de France, l’Union Cycliste Internationale continue d’intensifier ses efforts de contrôle. En 2024, 192 vérifications ont été réalisées à l’aide de scanners à rayons X, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à l’année précédente. Pour cette édition 2025, l’UCI prévoit encore d’augmenter la cadence des contrôles.
Ce jeudi, l’instance a indiqué avoir inspecté 60 vélos. Elle n’a toutefois pas précisé combien ont été soumis aux rayons X et combien ont seulement fait l’objet d’un contrôle magnétique.
Ce renforcement de la surveillance s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre la fraude technologique. L’UCI a notamment lancé l’an dernier un programme de lanceurs d’alerte baptisé SpeakUp, qui permet à toute personne de signaler anonymement un comportement suspect ou une tentative de tricherie. « Si une anomalie est détectée, les conséquences seront retentissantes », a récemment averti un des responsables de l’unité de contrôle, Istvan Raudenski.
Publié par Romain Berard, le 18 juillet 2025.