Les 7 ascensions mythiques à ne pas manquer sur la Vuelta 2025.
La Vuelta 2025 s’annonce, une fois encore, comme un véritable terrain de jeu pour les grimpeurs. Depuis plusieurs années, le grand tour espagnol cultive cette identité : celle d’une course spectaculaire où les montagnes dictent leur loi. Fidèle à sa réputation, l’édition à venir multipliera les arrivées en altitude, les pentes raides et les enchaînements usants, où la moindre défaillance peut se payer au prix fort.
Voici donc sept ascensions majeures à suivre de près, celles qui, par leur difficulté ou leur placement stratégique, pourraient bien dessiner le futur classement général de cette Vuelta 2025.

Étape 2 (24 août) – Limone Piemonte.
Dès la deuxième journée, la Vuelta quitte l’Espagne pour une première incursion italienne et une arrivée en altitude à Limone Piemonte. Avec ses 7,6 km à 5,6 % de moyenne, l’ascension n’a rien d’un monstre, mais elle servira de révélateur après seulement 48 heures de course.
Le départ de la montée, en faux-plat à travers la petite ville piémontaise, permettra aux coureurs de se placer et de trouver leur tempo. Puis, la route s’élève franchement, s’enfonçant dans la montagne avec des pourcentages stables mais suffisamment appuyés pour écrémer le peloton. Les passages boisés laissent régulièrement entrevoir des panoramas alpins, tandis que l’altitude se fait progressivement sentir.
Dans les deux derniers kilomètres, la pente se durcit légèrement : un terrain idéal pour un premier bras de fer entre leaders. Sans être décisif pour le général, ce rendez-vous pourrait déjà distribuer des indications précieuses sur la condition des favoris et, qui sait, offrir un premier maillot rouge à un grimpeur ambitieux.
Étape 4 (26 août) – Montgenèvre / Lautaret.
À peine lancée, la Vuelta 2025 plonge déjà dans l’univers de la haute montagne. Le menu du jour propose un enchaînement redoutable : d’abord le col de Montgenèvre, puis le col du Lautaret, deux passages emblématiques des Alpes françaises.
Le Montgenèvre, avec ses 7 kilomètres à près de 6 %, s’avale dans un décor de forêts de pins et de virages serrés. Si la montée semble d’abord roulante, l’altitude finit par peser dans les derniers kilomètres, plus ouverts et balayés par l’air vif des sommets.
Vient ensuite le Lautaret : une longue rampe régulière, oscillant entre 5 et 6 %, qui n’offre guère de répit. Ici, c’est le vent qui peut devenir le juge de paix, sur une route exposée, mais sublimée par les panoramas grandioses des glaciers de la Meije en toile de fond.
Avec un dénivelé total estimé entre 1 200 et 1 400 mètres, cette étape de début de course pourrait bien user les organismes et provoquer de premiers écarts. Rien n’y sera encore décisif pour le général, mais les favoris devront déjà se dévoiler pour ne pas subir.
Étape 7 (29 août) – Cerler.
La première semaine s’achève sur une arrivée à Cerler, station des Pyrénées aragonaises, après une ascension exigeante de 13,5 km à 5,6 % de moyenne et un dénivelé de près de 760 mètres.
La montée s’amorce en douceur, serpentant entre hameaux et prairies alpines, avant de révéler sa véritable difficulté à mi-pente. C’est là que la route se redresse brusquement : les virages se multiplient, les passages en forêt alternent avec de larges ouvertures offrant des vues spectaculaires sur la vallée.
Le final, tracé en balcon, mettra les organismes à l’épreuve. Les pourcentages irréguliers empêchent de trouver un tempo stable et obligent à relancer sans cesse. Le dernier virage, lui, dévoilera soudain la silhouette de la station perchée, théâtre idéal d’un premier affrontement sérieux entre prétendants au maillot rouge.
Étape 10 (2 septembre) – Larra-Belagua.
La Vuelta bascule au cœur des Pyrénées navarraises avec l’ascension vers Larra-Belagua. Une montée exigeante de 9,5 km à 6,3 % de moyenne, ponctuée de passages à 10 %, pour un dénivelé de près de 780 mètres.
Dès les premiers hectomètres, la route se cabre et impose un rythme soutenu. Ensuite, la pente se régularise, mais sans offrir le moindre répit. Les coureurs traverseront tour à tour des passages ombragés et des zones dégagées, qui ouvrent le regard sur l’imposant décor pyrénéen.
Les longues courbes, étirées et répétitives, donnent une impression d’effort sans fin. Et au sommet, l’atmosphère change brutalement : un vent souvent mordant balaie ce col perché, où la fraîcheur saisissante peut surprendre, même sous un ciel éclatant. Un décor austère, parfait pour tester la résistance des favoris.
Étape 14 (6 septembre) – Alto de La Farrapona.
Avec ses 18 kilomètres à 5,8 % de moyenne et plus de 1 000 mètres de dénivelé positif, l’ascension de l’Alto de La Farrapona figure parmi les juges de paix de cette Vuelta 2025.
La montée débute dans un décor apaisant : lacs scintillants et pâturages verdoyants accompagnent les coureurs dans une première partie plutôt clémente. Mais rapidement, le ton change. La pente s’accentue, la végétation se fait plus rare, laissant place à un paysage minéral et austère.
Les longues lignes droites, sans protection face au vent, exigent autant de force physique que de résistance mentale. Et quand surgit le final, avec des rampes avoisinant les 12,5 %, il ne reste plus qu’à puiser dans les réserves. L’arrivée sur le plateau offre une vue grandiose, mais les favoris n’auront sans doute pas le loisir d’admirer le panorama : l’effort sera total, et peut-être décisif pour le classement général.
Étape 17 (10 septembre) – Alto de El Morredero.
L’Alto de El Morredero se présente comme un véritable défi pour les coureurs, avec ses 12,8 kilomètres à 7,6 % de moyenne, des passages à 15 % et un dénivelé proche de 975 mètres.
Dès le départ, la pente se durcit au cœur d’une forêt dense, offrant une sensation d’enfermement et de combat solitaire contre la montagne. À mi-parcours, quelques sections plus plates permettent de reprendre un rythme, mais elles ne sont jamais qu’un prélude à de nouvelles rampes exigeantes.
Au fur et à mesure que la route s’ouvre sur le paysage, le panorama devient spectaculaire, mais le vent peut se lever à tout instant, ajoutant une difficulté supplémentaire aux derniers kilomètres déjà impitoyables. Une ascension qui promet de trier le peloton et de révéler les forces de chacun à ce stade avancé de la Vuelta.
Étape 20 (13 septembre) – Bola del Mundo.
La Bola del Mundo promet d’être l’ultime juge de paix avant l’arrivée à Madrid. Avec ses 21 kilomètres à 6 % de moyenne, culminant à 1 250-1 300 mètres de dénivelé, et des passages vertigineux atteignant 20 % dans les trois derniers kilomètres, cette ascension représente un véritable test de résistance.
La montée s’amorce de façon régulière en direction de la station de Navacerrada, offrant aux coureurs l’occasion de se caler dans un rythme soutenu. Mais dès le panneau annonçant la Bola del Mundo, le revêtement asphalté cède la place au béton, et la pente explose brutalement, transformant chaque mètre en combat.
Le paysage devient alors minéral et spectaculaire, exposé aux vents souvent violents qui balaient la montagne. Après trois semaines de course éprouvantes, cette ascension finale n’est pas seulement un défi physique : elle se transforme en confrontation avec soi-même, où la fatigue accumulée et le mental feront la différence.
Publié par Romain Berard, le 18 août 2025.