Ben Healy, le nouveau maillot jaune du Tour de France face à l’épreuve de la haute montagne.
À l’aube des grandes étapes alpines, le Tour de France 2025 s’apprête à entrer dans sa phase décisive. En tête du classement général, Ben Healy aborde cette semaine de haute montagne avec le Maillot Jaune sur les épaules et une pression inédite. Mais une question anime le peloton et les suiveurs : le puncheur irlandais est-il taillé pour résister aux grimpeurs les plus aguerris ?

Healy transforme ses faiblesses en atouts en haute montagne.
Lors de son premier grand tour, le Giro 2023, Ben Healy avait souffert en haute montagne. Malgré une préparation sérieuse marquée par une perte de six kilos durant l’hiver, l’Irlandais avait lourdement encaissé les efforts prolongés dans les cols les plus exigeants. Sur les pentes du Monte Bondone (22 km à 6,4 %), il avait laissé filer quatorze minutes sur Joao Almeida, avant de concéder près de vingt minutes aux favoris lors de l’étape mythique des Tre Cime di Lavaredo.
Mais un an plus tard, le visage est tout autre. Résident à Andorre et adepte des stages en altitude, le coureur de 24 ans a nettement progressé dans ce domaine. Sur le Tour de France 2025, il a limité les dégâts sur le Galibier (n’accusant que cinq minutes de retard sur un Tadej Pogačar impérial lors de la 4ᵉ étape) et a confirmé ses progrès dans les Pyrénées, en décrochant deux top 20 tout en jouant un rôle précieux auprès de son leader Richard Carapaz.
Top 10 en ligne de mire, mais les cols restent un défi pour Healy.
L’Irlandais Ben Healy pourrait encore nourrir l’ambition de viser un top 10 au classement général d’ici l’arrivée à Paris. Mais l’écart reste conséquent : plus de cinq minutes le séparent actuellement de Tobias Halland Johannessen (Uno-X Mobility), 10ᵉ du général, et d’autres outsiders solides comme Felix Gall (Decathlon–AG2R La Mondiale), Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers) ou encore Enric Mas (Movistar).
C’est surtout en haute montagne que le défi s’annonce immense pour le coureur d’EF Education-EasyPost. Les longues ascensions dépassant les 7 ou 8 kilomètres ne sont pas son terrain de prédilection. La dernière référence en date, la montée vers Valmeinier 1800 (16,2 km à 6,8 %) lors de la 7ᵉ étape du Critérium du Dauphiné, l’avait vu concéder plus de 15 minutes aux meilleurs grimpeurs.
Cependant, Healy possède une arme précieuse : sa science de la course. Il l’a prouvé à deux reprises récemment, d’abord en plaçant une attaque parfaitement calculée jeudi dernier, puis en gérant son effort de manière remarquable pour s’emparer du Maillot Jaune lundi. Une lecture stratégique impeccable qui pourrait encore lui permettre de limiter les dégâts en montagne, voire de surprendre.
Le Tour se joue maintenant.
Alors que les étapes alpines s’annoncent décisives, le Maillot Jaune est plus que jamais convoité. Healy entre dans l’inconnu, mais avec une détermination palpable. Résister une journée, puis deux, accrocher un col, répondre à une attaque : chaque kilomètre sera un test, chaque col un verdict.
Le maillot jaune ne se mérite pas seulement sur les routes plates ou les étapes piégeuses. Il se défend et se gagne dans les montagnes. Et pour Ben Healy, c’est l’heure de vérité
Publié par Romain Berard, le 15 juillet 2025.