Entre espoirs et attentes, quel avenir pour Kévin Vauquelin dans un peloton en pleine évolution ?

Il est jeune, talentueux, discret… mais redoutablement efficace. À 23 ans, Kévin Vauquelin s’impose comme l’un des grands espoirs du cyclisme français. Son début de saison 2025 confirme ce que beaucoup pressentaient déjà : le Normand n’est plus seulement une promesse, il est en train de devenir une référence.

La 7ᵉ place au classement général du Tour de France 2025, acquise avec panache et régularité, a marqué les esprits. Dans un peloton relevé, face à des leaders confirmés, Vauquelin a su tenir le rythme sur trois semaines, prouvant qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs.

Mais que peut-on réellement attendre de lui pour la suite ? Jusqu’où peut-il aller ?

Une montée en puissance constante.

Depuis ses débuts professionnels chez Arkéa–B&B Hotels (anciennement Arkéa–Samsic), Kévin Vauquelin n’a cessé de progresser. Champion d’Europe espoirs du contre-la-montre en 2021, il a rapidement su se faire une place chez les grands. Sa régularité, sa maturité tactique et sa capacité à briller sur différents terrains (contre-la-montre, étapes vallonnées, moyenne montagne) font de lui un coureur particulièrement complet.

Son début d’année 2025 a été marqué par des performances solides sur les courses par étapes, et tout récemment, un Tour de Suisse très solide, où il s’est illustré par sa régularité et son sens de la course. Il a également tenu tête à des leaders confirmés sur des profils exigeants, démontrant qu’il pouvait être plus qu’un outsider.

Vers un rôle de leader assumé ?

Jusqu’à présent, Kévin Vauquelin a souvent évolué dans l’ombre des grands noms du peloton. Mais les circonstances changent. Son équipe, ambitieuse, semble désormais prête à le positionner en leader sur certaines courses d’une semaine, voire sur un Grand Tour d’ici peu.

Son profil le prédestine à briller sur des épreuves comme le Tour de Romandie, Paris-Nice, ou même le Tour de Suisse. Mais la question brûle toutes les lèvres : sera-t-il un jour prêt pour le Tour de France ? S’il n’est pas encore un prétendant au maillot jaune, il pourrait tout à fait viser des victoires d’étape, voire un bon classement général à moyen terme.

De la promesse à la confirmation : les prochains défis.

Pour franchir un nouveau cap, Kévin Vauquelin devra continuer à progresser sur les terrains les plus exigeants : la haute montagne et les efforts répétés sur trois semaines. Sa capacité à encaisser la répétition des efforts sur un Grand Tour reste encore à évaluer, mais tout laisse penser qu’il s’y prépare méthodiquement.

Il lui faudra également développer une certaine agressivité tactique dans les moments clés, ce petit « plus » qui transforme un très bon coureur en champion. Mais avec sa courbe de progression actuelle, tout semble possible.

De l’éclosion à la consolidation : attention à l’emballement.

Sans vouloir s’enflammer trop vite, il est important de garder une forme de prudence. Le cyclisme est un sport d’endurance… mais aussi de constance dans la durée. Si les débuts de Kévin Vauquelin sont très prometteurs, l’histoire récente montre que l’ascension peut parfois être fragile. On se souvient par exemple de Julian Alaphilippe, propulsé au sommet après ses exploits sur le Tour, mais qui a ensuite connu des saisons plus irrégulières, entre blessures et forme en dents de scie. Vauquelin devra donc confirmer sur plusieurs années, en évitant les pièges de la pression médiatique et de la sursollicitation. Le talent est là, mais le temps dira s’il peut s’inscrire dans la durée au plus haut niveau.

Publié par Romain Berard, le 5 août 2025.

Romain Berard | Cyclisme et résultats