gettyimages 2225085261 612x612 bilan premierre semaione
|

Tour de France 2025 : Ce qu’il faut retenir de la première semaine.

La première semaine du Tour de France 2025 a tenu toutes ses promesses, offrant un spectacle dense et mouvementé. En dix étapes, le peloton a déjà vécu une succession de moments forts, entre sprints disputés, échappées inspirées, débuts d’explication en montagne et premières secousses au classement général. Le rythme a été soutenu, les écarts se sont dessinés, et plusieurs favoris ont montré leurs intentions, sans toutefois bouleverser encore totalement la hiérarchie.

Mais cette première partie de course a également été marquée par une hécatombe relative. Pas moins de douze coureurs ont déjà quitté la route du Tour, certains sur chute, d’autres affaiblis par des pépins physiques. Parmi eux, l’un des noms les plus marquants est Jasper Philipsen, le sprinteur star de l’équipe Alpecin-Deceuninck, contraint à l’abandon prématuré. Un coup dur pour sa formation, qui misait sur lui pour briller sur les étapes de plaine.

gettyimages 2225085261 612x612 bilan premierre semaione

Tadej Pogacar en contrôle : solide, mais sans forcer.

Après dix jours de course, le constat est clair : Tadej Pogacar domine, mais sans chercher à écraser ses adversaires. Le Slovène a déjà signé deux succès d’étape (tout comme Tim Merlier) et s’est positionné en tête du classement général avec une avance mesurée : une minute sur Remco Evenepoel, une minute et dix-sept secondes sur Jonas Vingegaard.

Loin de vouloir tout rafler trop tôt, Pogacar a opté pour une gestion prudente de ses efforts. Sur les pentes du Sancy-Mont-Dore, il a préféré contrôler plutôt que d’attaquer à tout prix, refusant de prendre des risques inutiles pour aller chercher quelques secondes supplémentaires ou une troisième victoire.

Certes, son compteur d’étapes dépasse déjà celui de l’an passé à ce stade de la course, mais c’est surtout sa maîtrise qui impressionne. Calme, appliqué, il avance avec assurance malgré la perte de son coéquipier clé, Joao Almeida.

La deuxième moitié du Tour, avec l’arrivée des grandes étapes de montagne, pourrait tout changer. Mais jusqu’ici, Pogacar réalise un parcours parfait, affirmant son statut de favori sans brûler toutes ses cartouches.

Mathieu van der Poel : éclatant mais déjà émoussé.

Longtemps discret sur les routes du Tour de France, Mathieu Van der Poel semble cette année décidé à marquer de son empreinte la plus prestigieuse des courses cyclistes. Le Néerlandais a affiché d’entrée une ambition claire, et ses performances en témoignent : vainqueur dès la deuxième étape, omniprésent dans les échappées, et porteur du maillot jaune pendant plusieurs jours, il a animé la course comme rarement.

Mais cette générosité dans l’effort a aussi montré ses limites. Lors de la sixième étape, dominée par un Ben Healy impressionnant, Van der Poel avait une occasion en or de conforter son avance au général. Pourtant, au lieu d’écraser la concurrence, il a peiné dans le final et n’a pu récupérer le maillot jaune qu’avec une seconde d’écart. Un symbole de d’audace , certes, mais aussi de fatigue accumulée après un printemps chargé et un début de Tour très intense.

Sa fraîcheur est entamée, mais son envie de se battre à l’avant reste intacte. Le verra-t-on encore dans des échappées décisives ? Très probablement. Car même épuisé, Van der Poel reste un coureur imprévisible et capable d’éclairs de génie.

Ben Healy prend les commandes.

C’est avec une belle audace que Ben Healy s’est emparé du maillot jaune. Victorieux lors de la sixième étape, puis infatigable animateur de l’échappée lors de la dixième, l’Irlandais a su se faire remarquer par son engagement total et son sens de la course. À l’approche des premières grandes étapes de montagne, il offre un visage inattendu mais convaincant de leader du classement général.

Ce passage en tête fait aussi les affaires de Tadej Pogacar, qui peut lever un peu le pied en laissant la responsabilité du contrôle du peloton à une autre équipe pour un ou deux jours. Mais quoi qu’il en soit, Ben Healy signe un début de Tour remarquable, mêlant combativité et intelligence de course. Un maillot jaune aussi surprenant que mérité.

Les Français en piste.

Outre Lenny Martinez, Kévin Vauquelin (Arkéa-BxB Hotels) s’est distingué, occupant encore la 6ᵉ place du général à 2’26” de Ben Healy grâce à un solide contre-la-montre à Caen, malgré une légère fatigue dans les premières vraies montées. Dans le top 20, on retrouve aussi Jordan Jegat (14ᵉ), Guillaume Martin (16ᵉ) et Romain Grégoire (19ᵉ).

Les sprinteurs Bryan Coquard, Arnaud Démare et Paul Penhoet n’ont pas encore pesé dans la course. Côté échappées, Ewen Costiou et le duo Mathieu Burgaudeau – Mattéo Vercher ont animé les étapes. Julian Alaphilippe reste discret, tout comme Valentin Madouas et Warren Barguil.

Publié par Romain Berard, le 16 juillet 2025.

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *